La cuisine au cœur. Face à un marché dynamique en pleine expansion, les fournisseurs que sont les Equipementiers de l’Ameublement français redoublent d’imagination pour proposer des solutions d’agencement innovantes pour cet espace-clé des intérieurs. Le meilleur exemple ? Le projet Cohome Belleville Club, le coliving laboratoire de l’agencement, qui place sa cuisine ouverte, fonctionnelle et design au centre du logement. Partant de cette expérience riche, plusieurs Equipementiers nous livrent ainsi leur vision singulière du secteur, l’importance de cette pièce pour eux et comment ils répondent par l’innovation aux besoins des agenceurs et architectes d’intérieur. Témoignages.
« Créer une ambiance décontractée propice aux échanges »
Yann COLFAUX est directeur de la prescription chez Pfleiderer.
Quels sont les enjeux de la cuisine pour Pfleiderer ?
Yann Colfaux : La cuisine est particulièrement importante. Par définition, c’est un espace de rencontre, d’échange et de convivialité. Dans le projet Cohome Belleville Club, c’est ce qui a été particulièrement recherché. Pour nous, en tant que fabricant de panneaux, la cuisine est un lieu d’expression de nos produits, dans lequel ils peuvent pleinement contribuer à cette alchimie. Nous intervenons sur le design par les décors des façades et des plans de travail qui permettent de créer une ambiance décontractée et chaleureuse propice aux échanges. Nous avons aussi une responsabilité concernant l’aspect sanitaire en fournissant des panneaux sains, respectueux de l’environnement et de l’utilisateur. Enfin, nous aidons à réduire les tâches ménagères en développant des finitions de surface mates anti-traces qui limitent l’entretien. Au-delà du coliving, la tendance est aux cuisines ouvertes. Cuisiner devient un moment de partage et d’échange. Les enjeux sont donc majeurs.
Que mettez-vous en œuvre pour répondre aux besoins des agenceurs spécialisés ?
Yann Colfaux : Nous avons travaillé ces dernières années sur 4 thématiques pour pouvoir répondre à l’ensemble des besoins des cuisinistes, des agenceurs spécialisés et des utilisateurs. Le design d’abord, avec deux tendances qui se sont affirmées ces dernières années : le design industriel avec de nouveaux décors noirs et bois brûlé et le design nordique avec des décors bois clairs et des unis bleus ou verts. Les clients deviennent aussi plus attentifs à l’aspect environnemental des matériaux. Nos panneaux sont donc aujourd’hui composés à 85% de bois recyclés et sont intégralement recyclables. La qualité de l’air devient aussi un critère important pour nos clients. Nous avons ainsi développé de nouvelles colles avec une très faible émission, 3 fois inférieure à la norme française. Enfin, nous répondons au critère d’entretien grâce à notre finition anti-traces.
Quelle est votre dernière innovation dédiée à la cuisine ?
Yann Colfaux : Notre panneau Primeboard a clairement été développé pour les cuisinistes. Il répond aux différentes problématiques évoquées. Il est intéressant en termes de design avec de nouvelles couleurs industrielles ou bleu/vert scandinaves qui viennent compléter des teintes plus classiques. En matière de fonctionnalité, la nouvelle finition mate anti-traces de doigts XT permet de limiter l’entretien du panneau. Et d’un point de vue environnemental, ce panneau a obtenu le label d’économie circulaire Cradle to Cradle, mais aussi le label de la qualité de l’air intérieur avec Blue Angel. Le Primeboard est le panneau idéal pour les façades de cuisine.
« Des savoir-faire techniques source d’innovations »
Yoann CHERAILLIER est responsable national – Division Meuble, négoce et agencement chez Rehau.
Quelle vision avez-vous de la cuisine chez Rehau ?
Yoann Cheraillier : La cuisine est une pièce de vie centrale, à forts enjeux. Elle est prépondérante dans le cœur des Français mais aussi dans leur budget. Cela nous amène à nous focaliser sur cette place importante qu’occupe la cuisine dans l’industrie du meuble. C’est aussi un marché très bien organisé dans lequel les acteurs sont facilement identifiables. Quand la configuration des logements le permet, la cuisine s’ouvre de plus en plus sur le salon et devient ainsi un lieu de lien social incontournable. Ce n’est donc plus seulement une pièce fonctionnelle. Elle se doit aussi d’être design, de rentrer dans les tendances déco et dans l’environnement global du logement. Sur ces tendances, il y a une volonté d’uniformiser les décors avec des tons un peu plus neutres. Chez Rehau, nous faisons essentiellement de la bande de chant mais nous proposons maintenant une gamme de panneaux et de volets roulants qui répondent à cette demande d’esthétisme. Le marché de la cuisine est très clairement identifié comme étant stratégique pour REHAU.
Comment répondez-vous aux besoins des agenceurs et cuisinistes ?
Yoann Cheraillier : Rehau développe, depuis maintenant plusieurs décennies, de nombreuses solutions pour répondre aux exigences du marché de l’ameublement mais également à celles de ses clients agenceurs, où la cuisine est centrale. Le savoir-faire technique de l’entreprise a permis de lancer bon nombre d’innovations pour répondre aux problématiques de design et de fonctionnalité auxquelles font face les menuisiers agenceurs. Nos solutions vont de la bande de chant, aux panneaux décoratifs haut-de-gamme en passant par les volets roulants, très prisés dans la cuisine pour optimiser les espaces de rangement. Afin d’apporter davantage de service à nos clients agenceurs, nous proposons l’usinage des panneaux et la configuration sur mesure de nos volets roulants via nos configurateurs. Nous avons aussi développé une bande de chant PRO pour plaquage avec machines air chaud ou laser. Cette bande de chant révolutionnaire permet d’obtenir un panneau fini avec un aspect monobloc ultra esthétique, sans aucun joint, offrant une longue tenue ainsi qu’une réelle résistance à l’encrassement, l’humidité… Ce produit a permis à de nombreux agenceurs de monter en gamme leur offre en proposant à leurs clients un réel gage de qualité, indispensable à la cuisine moderne qu’ils souhaitent imaginer.
Pour vous, quel est le dernier système singulier développé pour la cuisine ?
Yoann Cheraillier : Nous avons développé une nouvelle gamme très moderne de systèmes de rideaux d’armoire : les Rauvolet Edelmat et Crystal-line. Contrairement à nos gammes plus classiques comme les rideaux métalliques, ces nouveaux décors révolutionnent les systèmes de rangement grâce à des coloris très tendance qui sont proposés en finition ultra mate et ou en finition aspect verre. Et pour pousser l’harmonie du design à son paroxysme dans la cuisine, ces coloris et finitions se déclinent en format panneaux, afin de créer des façades et tiroirs unis, offrant ainsi un design monolithique et moderne à la pièce. C’est ce genre d’innovation qui permet d’imaginer de nouvelles fonctionnalités et de répondre aux besoins des architectes d’intérieur et aux agenceurs.
« Faire évoluer les produits en fonction des usages de la cuisine »
Franck BACZKOWSKI est responsable du développement chez MSA FRANCE
Chez MSA, la cuisine prend-elle également une place majeure ?
Franck Baczkowski : Effectivement, la cuisine est vraiment devenue le cœur de la maison. Plein de choses s’y passent. On y mange, on y partage des moments de convivialité, on y travaille parfois. C’est un lieu ouvert. Aujourd’hui, la cuisine et le living peuvent ne faire qu’une seule pièce. On va donc retrouver les mêmes éléments de décoration et même de meubles. La cuisine inspire beaucoup les fabricants de meubles pour le reste de la maison. Nous, en tant qu’accessoiriste, nos produits vont dans la cuisine et dans le reste de la maison. Des passerelles se créent. Aujourd’hui, la cuisine est intégrée dans le système complet du logement. C’est la pièce de la maison qui donne lieu aux investissements d’aménagement les plus importants.
Pour répondre aux besoins des agenceurs spécialisés, quels développements apportez-vous ?
Franck Baczkowski : Depuis plusieurs années, nous comptons de plus en plus d’agenceurs parmi nos clients. Ils se sont intéressés à nos produits, pieds, prises, éclairages et autres aménagements, parce que ces solutions leur apportent de vraies réponses et de la valeur ajoutée pour tous types de projets et de budgets. Nous avons une organisation au service du client. Nous sommes à son écoute pour développer et améliorer les produits qui correspondent à ses attentes. Nous faisons évoluer nos produits en fonction de la manière dont les gens se servent de leur cuisine. Nous apportons de la fonctionnalité et du design. Nous sommes perçus comme des précurseurs. Par exemple, MSA a sorti un nouveau produit, le Forza, qui est un produit qui ne se voit pas. C’est un accessoire qui plaît beaucoup aux agenceurs. Il vient renforcer le plan de travail pour gagner en résistance.
Quelle innovation de MSA colle parfaitement aux évolutions de la cuisine ?
Franck Baczkowski : Le très bel exemple que je peux donner a été intégré au projet Cohome Belleville Club : il s’agit de la prise suspendue Mercury. C’est un produit un peu hors-norme que personne n’avait encore proposé. Cette prise est adaptée à la cuisine mais des agenceurs la déclinent aussi pour la mettre dans un living ou une chambre à coucher. Elle s’adapte au mobilier de la cuisine. Aujourd’hui, on a tous types de solutions de prises : des prises à encastrer dans le plan de travail, à mettre en crédence, dans les meubles. La prise Mercury vient d’un constat que nous avons fait. Dans le cadre d’une rénovation, il peut y avoir un îlot central mais pas de câble électrique. Il peut alors être plus simple d’avoir une prise suspendue à laquelle on peut adjoindre un éclairage. Avec ce produit, on a tout, du design et de l’esthétique avec un produit fonctionnel et moderne, idéal pour la cuisine !
« Automatiser le dessin sur-mesure »
Lionel CHATAIN est ingénieur d’application plaquage et perçage chez Biesse.
La cuisine présente-t-elle pour Biesse une singularité dans l’habitat ?
Lionel Chatain : Absolument, c’est pour cette raison qu’en France, énormément de gens travaillent sur ce marché de la cuisine. S’il y a de nombreux cuisinistes français, petits ou gros, nos voisins allemands et italiens sont aussi très présents. C’est un marché qui est très porteur. Alors que nos parents achetaient une cuisine pour la garder 40 ou 50 ans, on se rend compte qu’aujourd’hui, nous achetons une cuisine pour une durée beaucoup plus courte, parce qu’il est plus facile et rapide de la changer. C’est sans doute ce qui fait que c’est un marché aussi important. La place de la cuisine a aussi changé, c’est devenu une pièce ouverte. Désormais, les gens vont demander les mêmes coloris et les mêmes types de meubles que pour leur meuble TV par exemple. Tout cela entraîne des moyens de production différents pour quelque chose d’encore plus qualitatif. On nous demande de plus en plus de sur-mesure, ce qui nous amène à avoir des machines plus flexibles pour des finitions irréprochables.
Quelle démarche adoptez-vous pour satisfaire les besoins des agenceurs spécialisés ?
Lionel Chatain : Aujourd’hui, la cuisine nécessite d’avoir du matériel de plus en plus technologique. Par ailleurs, nous ne sommes plus sur de la production de masse. Nous sommes davantage sur le sur-mesure et nous devons nous adapter à ce que souhaite le client. Cela nécessite donc un travail par lot unique. Des machines ont donc été développées pour permettre une facilité de réglage beaucoup plus rapide. C’est-à-dire que nous allons pouvoir passer d’une épaisseur de chant à une autre en seulement quelques secondes et sans intervention manuelle. Nous avons ainsi automatisé les réglages pour passer plus facilement d’une pièce à une autre. Pour y parvenir, il faut des machines à la fois flexibles, rapides et polyvalentes, nous nous y employons. Nous parlons atelier ou d’usine 4.0, c’est-à-dire que l’on parle de smart product : des produits configurables en évolution perpétuelle, d’où une flexibilité des moyens de production. Nous automatisons à partir de la conception du produit jusqu’à la réalisation des pièces. Une interaction se créée entre le virtuel du dessin (besoin du client) et la réalité de la pièce ou du meuble.
Quel produit de Biesse permet cette innovation pour la cuisine ?
Lionel Chatain : Pour la personnalisation, le lot unique, à destination des agenceurs spécialistes de la cuisine, nous avons par exemple la cellule d’usinage New Brema Eko 2.2 ROS (Robotically Operated System), qui s’inscrit parfaitement dans la logique 4.0. Le robot va venir chercher chaque pièce, la positionner dans le centre d’usinage, et une fois qu’elle sera usinée, le robot va la reposer sur la palette. Tout cela est automatique. C’est un robot de manutention qui charge le centre d’usinage pour percer les panneaux. Le robot apporte une réelle valeur ajoutée en travaillant en parfaite autonomie. Le client n’a plus qu’à récupérer ses pièces usinées sur-mesure pour les assembler. Et avec la Smart connection, nous assurons en plus le suivi de production au fil de l’atelier. Ainsi, les demandes spécifiques et innovantes pour le marché de la cuisine peuvent être satisfaites !
« Notre objectif est de faciliter le quotidien de nos clients »
Anaïs BOITELLE est responsable communication externe chez LMC.
Quelle place occupe la cuisine pour LMC ?
Anaïs Boitelle : Pour LMC, Optima et Natural Wood, la cuisine est une pièce essentielle. Nous avons des clients fabricants, industriels et distributeurs spécialistes de la cuisine. Ce qui en fait un élément central dans notre stratégie, c’est qu’il s’agit de la pièce de la maison dans laquelle il y a le plus de quincaillerie. Dans la cuisine, l’offre LMC couvre presque tous les besoins en la matière : tiroirs, aménagements de tiroirs, façades, plans de travail, caissons, accessoires… Dans l’ameublement, c’est donc une pièce centrale.
Quels axes développez-vous dans la cuisine pour répondre aux besoins des agenceurs spécialisés ?
Anaïs Boitelle : LMC s’entoure depuis près de 100 ans de partenaires majeurs sur le marché. Nous sommes continuellement à l’écoute de nos clients spécialisés et du marché, fabricants, architectes, prescripteurs. Nous développons nos gammes et services en fonction de ces remontées. Notre objectif est de faciliter le quotidien de nos clients en leur apportant les bons produits et les bons services. Notre service « Accompagnement projet » nous permet aussi de mieux aider nos clients dans le choix de solutions techniques et innovantes.
S’il fallait retenir une innovation de LMC pour la cuisine, quelle serait-elle ?
Anaïs Boitelle : Nous avons développé une offre plan de travail sur-mesure, avec des matières très spécifiques, des partenaires de grande qualité et le développement de services qui vont avec, comme le service de pose et de métrage, avec très prochainement le configurateur en ligne. Plus globalement, nous axons nos développements sur l’aspect esthétique de la cuisine avec le plan de travail et la façade. Nous mettons l’accent sur l’aspect décoration avec récemment l’arrivée de nouvelles offres. Ce secteur est passionnant !