Un partenaire de choix ! Les Équipementiers de l’Ameublement français s’associent au Studio Versavel, agence de design de renom. Le but ? Les accompagner dans la perspective de la 3ème édition du projet Cohome, le laboratoire de l’agencement. S’adressant à toute la filière et présenté au prochain salon Eurobois 2024, ce nouveau Cohome est prometteur. Et s’appuiera sur l’expérience et l’œil avisé de Julie et Didier Versavel, ses deux têtes pensantes, sélectionnés parce qu’experts des usages et des contraintes du marché, mais aussi pour leur créativité et leur vision de la cohabitation multigénérationnelle. Vision, références, partis pris… Ils lèvent pour nous le voile sur leur travail passionnant avec les Equipementiers. Rencontre.
Quelle est l’histoire du Studio Versavel ?
Didier Versavel : C’est une belle histoire qui a débuté il y a quelques années déjà. Après un Master à l’Ecole Boulle en Design Mobilier j’ai travaillé quelques années dans ce secteur avant de créer mon agence en 2006. Mon objectif alors ? Continuer à travailler le mobilier, avec la volonté de m’ouvrir davantage à d’autres éléments comme la post-production, la présentation du produit ou la conception de catalogues.
Julie Versavel : De mon côté, j’ai rejoint le Studio Versavel en 2015. Cela faisait 15 ans que j’œuvrais dans ce secteur de l’Évènementiel et du Stand et il était temps pour moi de changer. Rejoindre Didier, avec qui j’échangeais déjà évidemment sur les projets, a donc été une suite logique.
Et aujourd’hui, quelle est votre spécificité ? Pour quelle clientèle ?
Didier Versavel : Aujourd’hui, notre studio de design est installé à Saint-Malo en Bretagne et rassemble 8 personnes. Nos clients sont essentiellement dans « l’Hospitality » via des groupes hôteliers, des indépendants ou des industriels. Nous travaillons aussi bien sur du concept que sur du cas-par-cas. Ce qui nous intéresse avec ce type de clientèle c’est de toucher à tout : stratégie, mobilier, graphisme, etc.
Julie Versavel : Si l’on entre dans le détail, nous travaillons aussi bien pour de l’hôtellerie de plein air que pour de l’hôtellerie en dur. Ce sont aussi des projets d’espaces de coworking ou de retail. Ce qui nous importe au fond, c’est l’accueil du public. Un public, qu’il faut apprendre à connaître car tout l’intérêt est là : ce public n’est pas nous. Et il faut aller vers lui en ouvrant nos chakras. Nous faisons de la sociologie appliquée en quelque sorte !
Didier Versavel : Nous travaillons beaucoup via les groupes hôteliers comme Accor, ClubMed, Pierre&Vacances ou encore Adagio et dont les marques touchent des publics très variés. Surtout quand nous abordons à la fois des marques éco et moyen-haut de gamme ! Et puisque Julie et moi-même mêlons une culture de design industriel à une culture de l’évènementiel, nous intervenons aussi bien sur du projet singulier – la rénovation d’un hôtel indépendant à Nice par exemple – que sur du concept complet avec chartes d’aménagement pour une série d’hôtels ou de campings.
« Notre signature ? Eco not ego. Nous dessinons pour un écosystème. Pas pour nous. »
Quelles sont vos références qui illustrent le plus cette philosophie ?
Didier Versavel : La décoration pour la décoration, cela ne nous intéresse pas. La première question que nous nous posons est toujours celle de l’identité du projet et de ses acteurs. Notre objectif, à chaque projet, c’est de créer un système qui va pouvoir répondre à l’ensemble des besoins de l’écosystème : viabilité économique, fabrication, opérabilité, expérience client, fin de vie ou rafraîchissement… Il y a donc toute une réflexion sur la partie ergonomique, financière, réparabilité, entretien. Ce sont pour nous des éléments cruciaux qui dépassent la question du « faire joli pour notre œil ». Nous revendiquons une posture de designer dans le sens où ne dessinons pas pour nous mais pour des usagers dont les valeurs et les codes peuvent être différents des nôtres. C’est pour cela que notre signature est « Eco not ego » : nous ne dessinons pour nous, mais pour un écosystème.
Julie Versavel : Il y a un projet que nous aimons mettre en avant car il représente bien cette démarche. Il s’agit du Concept Smart Room de Accor : une chambre accessible à tous. C’est la chambre PMR idéale puisqu’elle n’est plus destinée uniquement aux personnes en fauteuil roulant. Elle est accessible à tous – avec handicaps ou non – tout en résolvant les problématiques commerciales ou financières de la chambre PMR traditionnelle qui coute cher sans être appétissante… La mobilité des meubles et l’adaptabilité esthétique du projet résout ensuite les questions d’entretien et de marketing ! Un super projet qui se déploie aujourd’hui sur toutes les marques du groupe Accor.
« Nous utilisons le graphisme pour traduire une identité propre au projet »
Votre ADN est résolument attaché à la fonctionnalité et à la justesse des solutions, bien au-delà de l’esthétisme…
Didier Versavel : En effet l’ADN de notre agence repose sur tous ces détails qui facilitent l’entretien, qui favorisent l’ergonomie et la durabilité. Avec d’avoir in fine un produit globalement très vertueux. Les clients viennent nous chercher pour cela, parce qu’ils savent que nous allons plus loin que la surface et nous allons questionner l’ensemble du projet pour proposer de bonnes – et non simplement belles solutions.
Quelle vision avez-vous de l’ergonomie dans les projets d’aménagement intérieur et d’agencement ?
Julie Versavel : Pour nous, il est essentiel de se dire que nous réalisons des espaces à vivre, certes, mais aussi des espaces à travailler. Dans l’hôtellerie par exemple, on ne peut pas demander à des personnes d’être accueillantes et souriantes toute la journée si elles sont mal assises. De la même manière, on ne peut pas exiger une chambre bien entretenue si certaines parties, comme des étagères trop hautes, sont hors de portée. Avec les problèmes de ressources humaines et de recrutement que l’on connaît dans l’hôtellerie-restauration, il est évidemment essentiel de se préoccuper du bien-être des équipiers en pensant des produits agréables pour eux.
Didier Versavel : Nous sommes dans un domaine où l’humain est crucial. Il faut absolument qu’il soit au cœur du projet. L’ergonomie est donc fondamentale. Mais tout est lié, il n’y a pas d’ergonomie sans bonne circulation, sans optimisation ou sans esthétique. Tout ça est un savant mélange toujours au service de l’identité définie en amont.
« Les Équipementiers sont des fournisseurs de solutions »
La réparabilité et la durabilité des projets sont aussi essentielles pour le Studio Versavel ?
Julie Versavel : Oui, ça ne date pas d’hier, mais ça ne fait que s’accentuer. Tout ce qui va être réparabilité, rafraîchissement et seconde vie nous intéresse beaucoup. Nous sentons qu’il y a un vrai consensus autour de cela et cela permet de refermer la boucle. Quelque chose qui se répare bien et s’entretient bien est nécessairement plus intéressant aussi économiquement. D’un point de vue marketing, c’est aussi préférable d’avoir une bonne empreinte carbone. Inévitablement. On est plus vertueux lorsqu’on recycle et qu’on fait de la seconde main. Les fournisseurs sont eux aussi de plus en plus attentifs à la question de la durabilité.
Justement, comment travaillez-vous avez les fournisseurs qui équipent les espaces de leurs solutions ?
Didier Versavel : Nous les questionnons très tôt dans le projet, justement par rapport à l’ergonomie, à la faisabilité, au budget qu’il faut respecter. Cela nous permet d’anticiper toutes les difficultés et surtout, d’obtenir les bonnes solutions. Nous avons cette conviction qu’il faut intégrer les fournisseurs depuis l’origine et c’est ce qui fait sans doute notre identité. Par exemple lors de notre premier concours avec le groupe Accor, pour la chambre Formule 1, nous avons en partie gagné grâce à cela. La première chose que j’ai faite, c’est d’appeler tous les fournisseurs de la chambre référente et de les questionner pour savoir ce qui allait, ce qui n’allait pas et ce qu’on pouvait améliorer. Cela permet de mieux comprendre le projet. C’est en discutant avec tous les acteurs qu’on arrive à trouver les solutions qui vont répondre à l’ensemble des besoins.
« Travailler avec le groupement ? Une évidence ! »
Comment s’est faite votre rencontre avec les Équipementiers de l’Ameublement français ? Qu’est-ce qui vous a séduit ?
Didier Versavel : Nous les avons connus via un fournisseur membre du groupement qui nous a proposé de candidater pour la nouvelle version du projet Cohome. Et nous l’avons remporté !
Julie Versavel : Ce qui nous a séduit, c’est d’abord le relationnel. Quand nous rencontrons un fournisseur qui ne nous parle que de son catalogue, nous savons que ce n’est pas avec lui que nous souhaitons travailler. Nous préférons voir des fournisseurs qui nous parlent de leur entreprise, qui vont au-delà des produits, qui vont nous parler des projets réalisés ou à venir. La manière dont ils amènent les choses est très importante.
Didier Versavel : Il y a beaucoup d’affecte. Ce qui fait chez nous la différence, c’est vraiment le rapport humain que nous avons avec les fournisseurs car ils font partie intégrante du projet. Ce qui nous intéresse avec les Équipementiers, c’est de pouvoir échanger, rebondir, avancer ensemble.
Du coup, on imagine que cette nouvelle collaboration représente beaucoup pour vous ?
Julie Versavel : C’est un très bel enjeu, oui ! Et ce partenariat semble presque évident, tant nous sommes attachés au travail que produisent les Équipementiers de l’Ameublement français. Nous sommes vraiment ravis. Ce groupement et ses membres sont des partenaires qui sont excellents pour montrer des produits et pour réussir à les valoriser sans un long texte explicatif. Chaque année, beaucoup d’entre eux arrivent ainsi à communiquer sur des produits de façon très intelligente. Avec les Équipementiers, nous allons essayer de faire des choses un peu différentes, de nous surprendre nous-même ! Mais nous aimons aussi surprendre les autres (rires). C’est en tout cas un travail d’équipe. Il s’agit de voir ensemble jusqu’où nous pouvons pousser le curseur de cette nouvelle version du laboratoire de l’agencement.
« Grâce aux Équipementiers et le projet Cohome, nous pouvons parler de l’intergénérationnel à partir d’une simple charnière »
Comment envisagez-vous le futur projet Cohome 3 que vous préparez ?
Didier Versavel : Ce qui nous intéresse beaucoup, c’est déjà de travailler avec des fournisseurs avec lesquels on s’entend bien et que l’on apprécie. Nous aimons aussi l’idée de nous interroger sur les fournitures, de voir comment on peut les détourner. Et il y a évidemment le sujet, le coliving, qui est extrêmement intéressant. C’est une vraie question sociologique qui nous permet de dépasser la question de ce qu’est une charnière innovante.
Julie Versavel : Nous avons un vrai plaisir à avoir ce regard sociétal sur ce qu’est l’immobilier de demain. Cela a du sens et nous donne vraiment envie de travailler dessus. A partir d’une simple charnière, nous allons pouvoir parler de l’intergénérationnel. A partir d’un piston, nous allons pouvoir évoquer l’urbanisme de demain. Cela dépasse largement la simple question de la fourniture de meuble. Il s’agit de mettre en scène toute cette histoire très riche à travers de nombreux échanges avec les Équipementiers.
Aviez-vous déjà participé à un projet de ce type, pensé comme un laboratoire ?
Julie Versavel : C’était le cas de la Smart Room d’Accor. C’était un laboratoire sur comment rendre un espace accessible à tous sans en faire un espace qui paraisse trop ergonomique ou hospitalier. C’était se dire qu’on pouvait rehausser un chevet avec une poignée en partie haute pour qu’une personne âgée puisse l’utiliser comme barre d’appui, mais qu’en même temps cela participe à la décoration du lieu. C’est le genre de sujet qui nous intéresse vivement. Nous avons hâte de faire découvrir le futur de Cohome à tous les agenceurs et architectes d’intérieur !
« Le futur de Cohome ? Un démonstrateur présent sur Eurobois 2024 ! »
Cohome 3 sera présenté sur le salon Eurobois, début 2024. Sans tout dévoiler, pouvez-vous nous en dire plus ?
Didier Versavel : C’est une surprise ! (rires) Nous avons hâte d’être surpris de ce que nous allons réaliser ensemble. La seule chose que nous pouvons vous dire, c’est qu’il s’agira d’un démonstrateur présent début février 2024 au salon Eurobois à Lyon. Nous n’allons pas rester en surface, nous allons chercher en profondeur cette identité du projet Cohome dans cette nébuleuse de sens et de complexité. Nous allons trouver le fil qui relie l’ensemble de toute cette chaîne autour de ce thème sociétal très puissant de coliving laboratoire de l’agencement. C’est ce que nous avons envie de mettre en avant et en plus, ce thème est servi par des équipementiers qui ont une démarche honnête et rationnelle.
Julie Versavel : En effet, le tout n’est pas une technologie, mais d’avoir un espace qui va pouvoir s’adapter à différents moments de la vie, différents instants de la journée et différentes personnes. Les solutions de chacun des Équipementiers doivent aller dans le sens d’un mode de vie qu’on souhaite défendre. Tout le monde va participer à ce projet Cohome à fond et avec plaisir. Nous sommes impatients et nous nous réjouissons de vous le faire découvrir !